La folle rumeur qui courait depuis quelques jours était devenue une réalité tangible : le Roi venait de réunir ses officiers, son administration, ses ambassadeurs et les chefs des ordres affiliés à l’Alliance. Ainsi, une terre inconnue avait été découverte au Sud de ce qui était encore naguère le Maelstrom. Des affrontements terribles s’y jouaient déjà face à la Horde conquérante, encore galvanisée après son triomphe à Theramore. L’heure était à la guerre, mais l’inquiétude du souverain laissait présager d’autres doutes plus intimes.

   La guerre, donc. Loin du Nord, décidément délaissé par l’Alliance, tacitement abandonné aux mains moisies des réprouvés. Un crève-cœur que d’aller dépenser de l’argent, des armes et des vies pour une terre inconnue alors qu’une campagne rapide aurait pu facilement déloger les morts-vivants d’Arathi et de Hautebrande. Mais l’Ost Pourpre avait un devoir envers l’Alliance. Un devoir qu’elle devait assumer.

   Ce soir-là, la Connétable réunit ses troupes au port de Hurlevent. Un navire avait été réquisitionné pour assurer leur transport jusqu’au nouveau continent. Les regards ahuris des soldats laissaient transparaître le même étonnement qui avait été le sien quelque temps plus tôt. Et l’annonce des deux mois de traversée n’améliorait rien.

 
Les soldats de l'Ost découvrent en arrivant le sens de leur nouvelle affectation.
Haranguant ses troupes, Aurys essaya de faire passer plus de conviction qu'elle n'en possédait elle-même.
Mais les troupes de l'Ost étaient composées de professionnels, et c'est le coeur vaillant qu'ils se lancèrent sur l'océan.

   Deux mois. Une éternité, surtout dans un espace aussi confiné qu’un navire. Si les membres de l’Ost avaient l’habitude, pour la plupart, de la promiscuité induite par la vie militaire, partager leur quotidien avec des marins peu ravis de la somme pour laquelle on les avait engagés – Tellxeios veillant à éviter les coûts inutiles – n’était pas de tout repos. Et c’est sans doute une certaine fatigue nerveuse qui présida aux évènements qui précédèrent l’arrivée en Pandarie : agacés par leur paye et la raréfaction des vivres, les marins tentèrent, sinon une mutinerie, du moins un chantage qui tourna mal lorsque le Trésorier intima l’ordre de briser la grève inopinée en jetant la moitié des mécontents à l’eau. Ainsi désorganisé à l’approche de dangereux récifs, le navire ne parvint pas à rejoindre sa destination et alla s’écraser contre l’un d’eux…

C'est avec peine que les survivants du naufrage se retrouvent sur la côte.
Il faut très vite explorer les îles voisines pour s'assurer que tout le monde est bien là.

   Peu de gens firent le même récit du naufrage, tant il prit tout le monde de court. Entre ceux qui virent leur couchette soudain envahie d’une eau glaciale et ceux qui furent balancés par-dessus bord au moment du choc, les expériences se révélèrent diverses mais au final, la majorité des membres de l’Ost parvinrent, bon an mal an, à rejoindre la côte. Il ne leur restait plus qu’à constater le désastre : leur équipement, leurs ressources, leur destination, perdus. Et Maegane et Ragthar manquaient encore à l’appel…

Les premières décisions devaient être prises rapidement : un groupe fut chargé de remonter le maximum d'équipements du fond de l'océan, tandis que l'autre partait chasser et s'enquérir du sort des absents.
Maegane fut promptement retrouvée. Quant à Ragthar, il dut être tiré des griffes de la Horde : celle-ci était donc déjà sur place ! Raison de plus pour que la Connétable multiplie les appels à la prudence.
Les bizarres insectes ramenés par Frerindis et Solÿn des forêts voisines furent bientôt préparés pour apporter un repas nourrissant et chaud - à défaut d'être de très bon goût.

   Une fois le groupe rassemblé et ses forces reconstituées – pour la plupart, tout du moins, car Zorahé semblait physiquement très affecté par le naufrage, et Odeline avait attrapé une sorte de maladie de peau en s’approchant de trop près d’un champignon orange – il était temps de s’enfoncer dans les terres pour découvrir les traces du poste avancé de l’Alliance.

Des éclaireurs furent aussitôt envoyés en avant pour préserver le groupe de toute mauvaise rencontre.

   Soudain, à la stupeur générale, de la vie apparut dans notre champ de vision. Une sorte de bâtiment ressemblant à un temple. Cela signifiait qu’une vie autochtone existait sur ce continent. Une vie intelligente.

Mais à quelle culture peut bien appartenir ce bâtiment ? Peut-être aux étranges créatures qui l'entourent ?

   C’est alors que le groupe tomba nez à nez avec un habitant de la région. Une drôle de créature simiesque, qui regardait les inconnus avancer en grognant comme un animal, mais vêtu comme un être civilisé. Tellxeios se proposa d’autorité pour entrer en contact avec ce représentant d’une culture étrangère.

Tellxeios s'approche en proposant des breloques au singe.
Mais ce dernier ne semble pas intéressé par ses colifichets et l'agresse aussitôt !
Aidé par Fisc, Tellxeios s'en sort de justesse. On ne l'y reprendra plus !

   Premier contact, et premier mort… Nos débuts en Pandarie ne sont pas particulièrement prometteurs. La créature maîtrise visiblement le feu, à en juger par sa torche et par les temples embrasés de la région. Leur tempérament destructeur ne serait donc pas le seul fait des manœuvres marchandes de notre Trésorier.

Inutile de dire que plusieurs personnes tentèrent de faire les poches du cadavre pendant qu'on l'inspectait.

   Un peu plus loin, c’est un autre corps qui fut découvert, stigmatisé d’affreuses blessures très probablement commises par les singes. Une sorte d’homme-poisson qui était peut-être le créateur des bâtiments voisins.

La créature en question est également habillée. Plusieurs races intelligentes occupent donc les lieux.

   La nuit tombe, et le petit groupe est fatigué, sans parler des malades et des blessés. Il est temps de faire halte, et le temple aperçu tantôt est sans doute le seul espoir de passer la nuit dans un endroit clos, relativement protégé des intempéries – et des singes. Le groupe s’y tasse donc dans le plus grand silence, accablé de fatigue et d’inquiétude pour son avenir.

Manifestement, les architectes du lieu sont bien ces hommes-poissons.
Le lieu est étroit, mais ses larges murs peuvent permettre de contenir un éventuel assaut. Des tours de garde sont organisés.
Entourés de bruits et d'odeurs à leurs sens inconnus, les hommes du Vieux Monde s'endorment en espérant des jours meilleurs.

   A suivre…

 

(partie 2 : Pandarie, l’exploration)