Dans un effort louable pour divertir les troupes des combats sanglants qui alimentent leur quotidien habituel, une excursion safari avait été prévue au cœur de la vallée de Strangleronce. Notre guide était Parmifer, ce qui m’avait d’abord laissée sceptique, mais rétrospectivement je dois admettre que ce coin est un paradis pour les chasseurs, et il fut assez efficace. A défaut de tous les objets qui étaient sur la liste des indispensables à apporter j’avais pris mon gnomographe tout neuf voyant là une excellente occasion de le tester. Malheureusement les premiers clichés sont tous ratés à cause d’un réglage défectueux, et je n’ai aucune image du début de notre soirée.
Pourtant nous avons commencé par des endroits captivants : des ruines trolles dans lesquelles vivaient encore quelques individus à qui on n’a jamais dû expliquer le concept de ruines, mais dans lesquelles persistaient quelques merveilles. Une énorme statue de jade par exemple, que nous avons dû abandonner sur place à cause de l’incapacité de Tanahorn à la desceller et la transporter sur son dos. Deux-trois ruines plus tard notre vénérée connétable, déclenchée par les mots magiques “Troll Gurubashi”, s’est lancée dans une ultime description de l’épouvantable Chonya au cas où il resterait des gens n’en ayant jamais entendu parler. Estimant que j’en savais plus que nécessaire sur le sujet j’ai décidé d’aller voir à l’intérieur des ruines, où se cachaient certainement des trésors époustouflants. Malheureusement ma tentative pour rapporter un énorme coffre se soldat par un déferlement de trolls en colère sur notre petit groupe. Le bon côté des choses c’est que ça a mis fin aux discours…
Une première pause fut décrétée au bord d’un lac qui aurait pu être joli si une énorme pompe gobeline ne crachait pas sa fumée nauséabonde juste en face. Avec le sens de l’à-propos qui le caractérise Parmifer lança une partie de pêche et voulut à tout prix nous faire goûter toutes les spécialités locales – sans succès évidemment, qui voudrait manger des poissons pollués ?
Les observateurs avertis remarqueront l’absence de certaines personnes sur les images ci-dessous : je soupçonne fortement un lien avec l’incendie qui s’est déclaré peu après sur la plate-forme gnome…
Étape suivante : leçon de chasse ! Enfin, tentative, vue la discrétion de notre groupe. Surtout celle de certain gnome mage décidé à se changer en luciole géante pour voir où il mettait les pieds. Heureusement une bestiole fut massacrée pour l’honneur de nos guerriers.
Odeline quant à elle a toute de suite repéré un gibier plus intéressant : un énorme rubis planqué dans l’orbite vide d’une vieille statue. Avec mon aide elle parvint à décrocher l’objet, “pour payer ses dettes à la couturière” (!!!) (penser à réclamer mon pourcentage). Mais le vrai but de cette chasse était en fait un genre de “super tigre” jusqu’au quel nous guida Parmifer. Et comme d’habitude quand on réunit plus de cinq personnes, une grande discussion se lança sur la façon de le tuer, ou la possibilité de l’épargner. Heureusement que le tigre ne nous comprenait pas car il n’aurait pas traîné dans le coin. Puis soudain, voulant sans doute prouver qu’il pouvait faire autre chose que disserter sur le café, le procureur Armandoh se jeta sur la bête à main nue, et sous nos yeux éblouis occis trois félins d’un coup.
Certaines mauvaises langues prétendent qu’il a triché, à cause du halo lumineux qui entourait ses mains. Je ne prendrai pas partie, mais il me semble que les pouvoirs de la lumière devaient servir à autre chose qu’à frimer dans la jungle… Et vint le moment le plus terrible de cette soirée : PERSONNE ne se dévoua pour dépecer ces magnifiques bêtes à la fourrure même pas abîmée qui aurait fait si bien dans ma nouvelle chambre. Un vain sacrifice qui me fit presque monter les larmes aux yeux!
L’exploration se poursuivit, nous menant d’endroits charmants en endroit moins charmant:
Puis deuxième pause, bien en sécurité en haut d’une colline très haute avec des pentes très escarpées, où c’est sûr personne d’autre que nous n’aurait eu l’idée d’aller. Un pique-nique s’improvisa grâce à la prêtresse Abelinne qui avait pensé à amener des vivres autres que de la viande empoisonnée, et je dois dire qu’à défaut de savoir qui elle est et d’où elle sort, elle sait faire (ou choisir) les tartes.
Et pour le final, ce qui deviendra sûrement le nouveau sport à la mode (une fois que ça aura été dûment commercialisé): après des heures de grimpette sur des sentiers tortueux, des sauts vertigineux dans les rivières en contrebas.
Certains privilégiés ont du être prévenus à l’avance puisqu’ils avaient amené le matériel adéquat – une sorte de toile servant à amortir et diriger la chute. Heureusement qu’on ne manquait pas de mages et de prêtres avec leurs sorts, qui en général ne doivent servie à rien, pour nous éviter de nous rompre les os. C’est juste dommage que pour le dernier saut l’effet se soit dissipé quelques secondes avant que j’atteigne le sol, ou plutôt l’eau. Ça m’aurait évité de finir la nuit trempée comme une soupe.
Et comme Parmifer sait soigner ses effets, le dernier saut nous a menés directement sur les toits de Baie-du-Butin, où j’avoue que nous étions tous content de pouvoir nous reposer (et nous sécher) un peu. Tout bien réfléchi ça valait bien un entraînement militaire de Verminaard.
Bilan de la soirée : beaucoup d’occasions manquées faute de matériel, un gnomographe qui ne marche pas si mal, une nouvelle activité touristique à faire breveter, très certainement des liens renforcés avec nos alliés anciens comme nouveaux (on avait emmené Zorahé afin de faire un peu de diplomatie entre deux activités physiques). Je ne ferais pas ça tous les soirs mais je dois saluer l’idée générale et la bonne volonté de Parmifer !