Les problèmes économiques ont toujours été la némésis de l’armée. En temps de guerre comme de paix, les entreprises en partenariat avec les milices et les régiments, privés ou non, semblent toujours concourir entre elles, et ce afin de déterminer qui d’entre elle sera celle à avoir réussi à faire payer le plus cher -et on peut légitimement remplacer cette expression par “arnaquer”- les armées. Car qu’est-ce qu’une organisation militaire sans logistique ? Les bougres d’industriels et de commerçants indépendants le savent, et étrangement, leurs prix semblent également en être au courant !

   Même la Cloche, malgré l’action de notre Trésorier pourtant expert en rentrée d’argent, connait parfois quelques difficultés patrimoniales.

   Quel meilleur moyen pour grossir les caisses de l’Ost que de trouver un bon gros trésor, rempli de monnaies sonnantes et trébuchantes, n’est-il pas ? C’est ainsi que sous l’expérience de guide de sir Tanael Lamérable qu’une expédition de chasse au trésor fut montée afin de, peut-être, déceler d’inimaginables trésors dans les contrées désertiques d’Uldum, qui, preuve de leur richesse, intéressent grandement Harrison Jones.

   Armés d’outres d’eau à foison, mais également de thé (ce n’est pas parce que l’on part dans un désert que l’on ne peut pas être coquet) que l’expédition prit la “route” du désert, sous un soleil qui, bien que couchant, caressait les visiteurs de ses arides rayons. Avec l’espoir de trouver la fortune, nous sommes donc partit explorer les temples per… oubliés d’Uldum… Trouverons-nous richesse et gloire (mais surtout richesse) ? Ou finirons-nous écrabouiller sous une boule de pierre géante ?

   Si vous voulez le savoir, alors, je vous présente sans plus attendre le :

   Livre des souvenirs, tome VII : La chasse au trésor dans les royaumes d’Uldum.

   Armez-vous, à notre instar d’une bonne outre d’eau fraiche, et venez vous remémorer une traversée pénible dans un royaume ardent. Bonne lecture.  

   Note de l’auteur : Ce livre est un cadeau envers sir Tanaêl Lamérable, en remerciement pour la soirée, bien que mouvementée, et en souvenir de ces moments.

   Visiblement, le concept de “tenue adaptée aux conditions extrêmes du désert” n’était pas des plus limpides pour tout le monde, heureusement que de nombreuses réserves d’eau eurent été prévues. Notons également la présence d’un gang bleu et d’un gang marron. Des rivalités à prévoir ? Ce serait futile, mais restons prudent. Seul nain en ma compagnie, je me réfugie aux cotés de sir Fusil-de-Bronze, sait-on jamais.

   A dos de dromadaires (et non pas de chameaux) pour la plupart, la caravane se met en route pour les terres arides.

 

   Après une bonne heure de marche, nous voici arrivés dans les preuves d’une civilisation d’envergure, à l’architecture impressionnante (même si à l’unanimité, elle n’égalait pas celle de Forgefer). Un immense obélisque luisant attire notre attention, et c’est juste avant une chute mortelle que nous arrêtons la caravane… Où diable ce puits peut-il mener ? En tout bon explorateurs (et surtout, avides de richesse) nous entreprenons de nous y rendre.

   Après la méthode de descente drastique de sir Fusil-de-Bronze (qui consistait à sauter dans le vide en me poussant), nous nous retrouvâmes coincés tous deux dans une fosse. M’assurant que c’était uniquement de ma faute, nous dûmes repartir par nos propres moyens, puisque selon toutes vraisemblances, le reste de la caravane était trop occupé à pill… Chercher des trésors.

   C’est alors que sir Tanaêl Lamérable remarqua une étrange tablette au milieu d’un mécanisme des plus originaux. Avec l’aide de la caravane, il parvint à retirer ladite tablette. Pour notre plus grand malheur, le temple s’effondra sur nous ! Le ciel nous tombe sur la tête ! Par chance, sir Armandoh vint à notre rescousse à bord de son engin volant non-identifié, et grâce à un système de cordes, nous nous en sortîmes en à peu près bon état.

   Nous octroyant un léger repos, nous repartîmes en route. Nous arrivâmes donc à une palmeraie, au propriétaire légèrement exécrable qui donna envie à certains de tout cramer. Finalement, optant pour une solution diplomatique, sir Hadariel débarrassa la palmeraie de pygmée dérangeants, ce qui eut pour effet de nous octroyer des renseignements : dans la ville de l’autre côté du barrage se trouverait un explorateur réputé, qui pourrait traduire la tablette codée que nous avions trouvé dans le temple enfoui.

   En route !

   Une traversée de barrage plus tard, nous voilà arrivés sur une aire de tranquillité surplombant le désert. Sir Loariën, possédé par l’avarice, voulu s’emparer d’un vase… Maudit ! Le voilà transformé en horrible elfe de sang ! Admettons-le, c’est une malédiction des plus extravagantes… Mais passons. Les murs de la ville sont en vues ! Après quelques petits moments de recherche, nous trouvâmes ledit explorateur : un nain à l’humour douteux qui nous affirma que la tablette était… EN PIERRE !

   Quelques minutes de consternation plus tard, il nous exposa ce qu’était réellement la tablette : la clef d’un trésor scandaleux ! Cette clef se composerait de trois tablettes, la première en notre possession. Il eut cependant la bonté de nous montrer où se trouvait le temple qui contenait la prochaine tablette, et nous alloua même quelques griffons en bonus avant de partir faire sa sieste (qui était plus important que les richesses).

 

   En route vers les terres agricoles indiquées, nous trouvâmes ledit “vizir” qui était trop occupé pour daigner s’arrêter nous parler, c’est donc en marchant à ses côtés qu’il nous dirigea vers les griffons, dont il semblait par ailleurs heureux de se débarrasser. En selle ! A dos de griffons, nous parvenons donc sur la montagne qui renfermerait le prochain temple… Mais elle était infestée par le corps expéditionnaire de Schnotz ! Nous nous improvisâmes donc espions, et c’est tout de discrétion que nous cherchâmes l’entrée dudit temple.

   Était-il vraiment indispensable de s’incommoder de ces tablettes ? Au vu du trésor avoisinant l’entrée du temple, c’était une question pertinente. Cependant nous affirma notre guilde, le trésor escompté serait bien plus imposant. Ce qui ne nous empêcha pas d’alléger le fardeau de l’expédition de Schnotz de quelques kilogrammes d’or. En tout cas, nous voici au pied de l’obélisque, et à l’instar du premier temple, l’entrée du second nous tend les bras. C’est donc en s’enfonçant dans la terre que nous découvrons un outillage fort intriguant, qui nous imposant une énigme. Énigme résolue en toute vitesse par l’intelligence de notre Légat, Dame Zorahé. Un mécanisme se mit alors en marche, nous descendions encore une fois grâce à des passe-passe.

   La seconde tablette était à nous ! Y’a pas à dire, on assure ! Mais voilà qu’encore une fois, le temple s’effondre sur nous ! On va surement avoir des problèmes avec la civilisation locale, mais à quoi bon, il suffira de dire que ce n’était pas nous. Toujours avec l’aide de sir Armandoh, qui nous intima de le suivre, nous parvenons sur une terrasse… Sans moyen de… Attendez, si ! L’expédition Schnotz nous aura sauvé sans même le savoir en laissant son stock de parachute ici ! Coïncidence ? Non. Nous nous élançâmes donc, laissant le temple en ruine derrière nous.

   Une enivrante oasis à nos pieds, nous ne pourrons malheureusement pas profiter de ses délices : notre chemin nous mène encore plus au cœur du désert, et c’est dans des ruines qu’une… gnome ? Bon, qu’une gnome nous aborde, nous proposons de relever un défis, dont la récompense serait un indice sur la position de la troisième et dernière tablette.

   Le défi fut “proposé” à la Connétable, dame de Nor Laedro, qui échoua malencontreusement. C’est donc le Lieutenant Demes qui prit la relève et parvint au prix d’un effort démesuré (mais il ne l’avouera pas) au bout du parcours.

   Fait à noter : nous rencontrons fortuitement un autre membre de l’Ost : sir Kahnynn, qui se vit joindre avec joie l’expédition. Le dernier temple se trouve à l’autre bout du désert, au nord. Quelques lampées d’eau et nous voilà repartis.

   Incroyable, cette traversée s’annonce mal. Des serpents gros comme des loutres… Voir même des loups, un vent sec et agressif, des dunes fatigantes, et du sable à perte de vue. Malgré l’heure tardive, la chaleur est bien présente… Étrange fait, d’ailleurs. Cela devient vite insoutenables, les heures sont aussi longues que des jours, et nous ne pouvons qu’espérer d’apercevoir la rivière indiquée… Rivière dont l’existence est vite remise en cause sous l’effet de la chaleur et de la fatigue. C’en est trop… Mais… La rivière ? La rivière ! Nous ne pouvons nous empêcher de nous ruer dedans, tout habillés. L’eau claire et salvatrice nous bénit de sa fraicheur inespérée, nous remplissons nos outres, et pour ma part, je nage dès que possible. Quel bonheur, alors que tout l’espoir commençait à nous quitter, nous voilà de plein pied pour repartir !

   Nous voilà enfin arrivés au dernier temple. Ayant désormais l’habitude, nous nous enfonçons encore une fois sous la terre pour découvrir… Un temple vide et en ruine ! Si la prise de la tablette eut entrainé l’effondrement du temple comme pour les précédents, alors il est fort à parier que quelqu’un nous aurait devancé… Preuve est faite : le gardien des lieux git sur son esplanade, et les systèmes de défense de la tablette sont inactifs.

   Il faut vite retrouver cette tablette. Nous remontâmes donc par la deuxième sortie… Pour arriver au milieu d’un camp de Schnotz ravagé, avec un dragon… un dragon ?! Il fallait que ce soit un dragon !

 

   Dans le temple, durant la descente, nous avons pu observer bien des étrangetés, ce sol trompe l’œil en était une. Persuadée qu’il s’agissait d’un sol mouvant, nous nous rendîmes compte qu’il ne s’agissait finalement que d’un mécanisme situé sous un vitre presque invisible.

   Revenons-en à notre dragon. Le capitaine, surgit de nulle part mais arrivant au meilleur moment, vint à notre aide. Il va sans dire que sans lui, cette expédition aurait tourné court, son expérience nous permit de défaire ledit drake. Le capitaine Lamérable nous envoya ensuite au sommet d’une montagne nichant une ville sur ses hauteurs. Il assura notre traversée en ayant occis la plupart des troupes de Schnotz qui aurait pu nous stopper.

   Nous voici arriver sur la ville des hauteurs. Un colosse pétrifié nous accueille, quelle chance qu’il ne soit que de pierre et de minerai. Pareil gardien nous aurait donné bien du fil à retordre.

 

   Nous voici arrivés au bout de notre périple. Ce n’était vraiment pas de tout repos. Mais voilà que nos ennuis continuent. Le coffre alléchant est scellé ! Aucune ouverture, aucune Raine… rainure pouvant permettre de le briser. Mais c’était sans compter sur la vue perçante de notre guide Tanaêl Lamérable, qui entraperçut un mécanisme. A tâtons, il eut raison du verrouillage, grâce aux tablettes, et un crissement nous indiqua que le contenu du coffre nous tendait les bras.

 

 

   Et c’est peu dire : le coffre était en fait un sarcophage, et une momie pleine de scarabée en sortit. Il ne s’agissait pas moins que du pharaon “Tankankarton”. Premièrement déçus, nous fûmes finalement ravis lorsqu’il nous affirma que les anciens pharaons étaient enterrés avec leurs richesses. Il nous offrit donc un coffre (dans le coffre) contenant un anneau… Un anneau qui serait plein de pouvoir. Un anneau unique, c’est un bien étrange qu’il puisse y avoir tant de pouvoir… Dans une si petite chose…

   Qui a finalement prit l’anneau ? Personne ne le sait. M’est avis qu’il aurait été pertinent de le donner au “gong d’or” que nous avions ramené d’une expédition de Zul’Gurub. C’est donc fort d’émotions, et fiers d’avoir eu l’intelligence de “prendre ce qui était à notre disposition” dans les temples et dans le camp de Schnotz, que nous sommes parvenus à renflouer les caisses de l’Ost… Et nos poches personnelles.

 

   Note de l’auteur :

   Voici, comme à mon habitude, un petit mot pour mes lecteurs. Nous voilà arrivés à la fin de ce septième opus des livres des souvenirs. Et oui, déjà sept. Comme toujours j’espère très sincèrement que la lecture vous fut plaisante, que vous fussiez présent, ou que vous découvriez cette soirée mémorable. Je vous dis à bientôt, dans un nouveau titre des livres des souvenirs.

   Ragthar Martel-de-Givre.